Sedna nous fait découvrir une nouvelle couche du système solaire du fait qu’elle située dans une zone qualifiée par les scientifiques d’antichambre du nuage d’Oort. Pour nous astrologues, elle ouvre les portes d’une nouvelle couche de notre psyché située au plus profond de notre inconscient collectif.

Sedna est l’ambassadrice du nuage d’Oort, comme Pluton est l’ambassadeur de la ceinture de Kuiper.

Le nom Sedna appartient à une légende du peuple Inuit. Les Inuit ou Esquimaux sont un peuple autochtone des régions arctiques de l’Amérique du Nord ainsi que la Sibérie. Le mot "Esquimaux" est un mot qui signifierait "qui mange la viande crue". Au Canada, on ne parle plus d’Esquimaux, mais d’Inuit.

Inuit est le pluriel de Inuk, nom qu’ils se donnent eux-mêmes, signifiant "personne".

Il était une fois, avant l’existence des hommes blancs et d’autre races, les Inuit qui chassaient sur terre et pêchaient en mer. Dans ces temps reculés, était un grand chasseur, dont l’épouse était morte, il y a bien longtemps, laissant une fille. Le chasseur éleva lui-même l’enfant. L’enfant devint une très belle femme et de nombreux prétendants cherchaient à obtenir sa main. Le chasseur était fier de sa fille, elle savait coudre de bons vêtements. Dans toute la contrée, aucune femme n’était aussi jolie qu’elle. Finalement, le chasseur choisit celui qui épousera sa fille. Avec fierté, il l’appela et dit : "Fille, j’ai choisi ton mari, ce sera cet homme".

La fille n’étant pas d’accord, elle ne voulu pas prendre pour époux l’homme choisi par son père. Le grand chasseur se sentit déshonoré et en colère. Il dit : "Tu m’as couvert de honte, puisque tu n’acceptes pas cet homme. Alors, tu auras mon chien, parce que c’est tout ce qui convient pour une fille qui déshonore son père".

Pendant cette nuit, le chien du chasseur rendit visite à la fille, il la prit comme épouse. Quand le grand chasseur réalisa ce qui s’était produit, de nouveau il fut honteux et cria : "Fille, tu es avec mon chien, et tu me couvres à nouveau de honte. Tu seras mise en isolement car tu ne mérites pas mieux". Le grand chasseur emmena sa fille et l’isola, ainsi elle ne pourrait déshonorer personne.

Mais son mari chien aimait la fille du chasseur, car elle était douce et aimable. Pour sauver son amour et la mère de sa portée, le Chien l’emmena en nageant hors de l’île, avec ses ballots chargés de nourriture et de peaux. Et tant bien que mal, la fille survécut et donna naissance à des enfants humains et à des enfants chiens.

Le grand chasseur, découvrant cela, devint enragé de cette atrocité. Il remplit les ballots de lourdes pierres à l’insu du Chien, et le Chien partit à la nage avec les provisions. Mais les ballots étaient trop lourds, et la mer trop houleuse, le Chien coula au fond et se noya. Plusieurs jours plus tard, le grand chasseur fut emplit de remords vis-à-vis de son seul enfant. Il s’installa dans un kayak en peau de phoques plein de nourriture pour s’amender auprès de sa fille, mais il fut éconduit, car dans sa peine, sa fille lui envoya ses enfants chiens pour qu’ils attaquent leur grand-père.

Craignant des représailles de son père, la fille, dans un effort pour sauver ses enfants chiens, les plaça dans une botte de mer en peau et les envoya à la dérive sur les mers priant les dieux de les garder en sécurité. Et ainsi ils s’éloignèrent du rivage et devinrent les ancêtres des hommes blancs. Dans l’autre botte, la fille plaça ses enfants humains, de nouveau pria les dieux et les envoya à la dérive. Les enfants humains flottèrent loin pour devenir les ancêtres des Indiens.

La fille se retrouvait seule et sans nourriture. Son père grand chasseur n’osait plus s’aventurer jusqu’elle depuis qu’elle avait sacrifié ses enfants au destin à cause de lui. Chaque jour avant la chasse, il regardait néanmoins sa fille par-delà la mer.

Un jour survint où il vit que sa fille avait disparu. Durant sa chasse, un bel homme était apparu dans un kayak et voyant la belle, s’arrêta. "Viens avec moi, fille, car je suis un grand chasseur et je te fournirai de la nourriture et une maison" dit le bel homme. Et ainsi la fille s’en alla. En route vers sa nouvelle lointaine maison, ils s’arrêtèrent au bord du chemin, et le bel homme enleva ses vêtements, car le soleil était haut et pagayer était un dur travail. La fille éclata en sanglots, car se tenait maintenant devant elle, non pas un bel homme, mais un fulmar du Nord (un homme Oiseau) de forme humaine. Ses yeux noirs, ses muscles bombés. N’ayant plus besoin d’habillement humain, le fulmar alla à bonne vitesse, et bientôt lui et la fille furent à sa tente nid.

Le temps s’écoula, le fulmar fournissait nourriture et chaleur à la fille. Ensemble ils eurent un enfant. Le Père continuait à rechercher sa fille, rempli de remords et de peine car sa fierté l’avait conduit à maltraiter son seul enfant. Après de nombreuses années de voyage, il retrouva sa fille et le fulmar. Profitant d’un moment où sa fille était seule, il alla la trouver et éclata en sanglots : "Pardonne-moi fille, je suis venu te ramener à la maison". Sur ces mots, le père souleva sa fille et sur son kayak retourna vers la maison.

Le fulmar furieux voulut rattraper les fugitifs pour récupérer son épouse. Il descendit vers l’eau en battant des ailes. Il voulait que le kayak fît demi-tour. Les vagues grossirent, et firent presque chavirer l’embarcation. Le père, dans la crainte de la mort, jeta sa fille par-dessus bord. Ainsi allégé, il pourrait s’enfuir, mais sa fille se retenait au kayak par ses doigts.