Il n’y a plus 12 mais 13 constellations ???
Vous avez probablement vu ou entendu parler de cet article ou d’un autre du même genre
« Les signes du zodiaque sont tous faux des astronomes du Minnesota, aux Etats-Unis, ont enfin pu déterminer que les signes du zodiaque ne correspondent plus aux constellations du même nom. Et en plus il n’y a pas 12, mais 13 signes du zodiaque ».
Les signes du zodiaque tropical ne correspondent plus aux constellations du même nom, ceci à cause de la précession des équinoxes
C’est au 2ème siècle avant Jésus-Christ, que l’astronome Hipparque a découvert que les étoiles avançaient de 1° tous les 72 ans.
A cette époque, la plupart des astrologues étaient mathématicien et astronome. C’est dire si les premiers qui étaient au courant étaient les astrologues.
Il n’est pas très correct et surtout pas très sérieux pour des "scientifiques" de vouloir s’approprier des découvertes datant de plus de 2 millénaires. Je suppose que ces astronomes américains se seront dit qu’ils ne risquaient pas d’être attaqués au tribunal par le véritable auteur. Plus sérieusement je crois qu’il s’agit plutôt de journalistes en quête d’un article à sensations.
Pour comprendre tout ceci revenons à l’origine du Zodiaque
Origine du Zodiaque
La division en 12 parties remonte très loin dans le temps.
En 1100 avant Jésus Christ un passage de « l’Enuma Elish » évoque la division en douze, texte qui évoque clairement les constellations et les douze mois de l’année.
Des tablettes d’argile appelées « astrolabes » nous indiquent le nom de chacun des douze mois et des constellations correspondantes.
Les Mésopotamiens ont un calendrier de 12 mois (1 mois = 1 lunaison), on associa chaque mois à une constellation dont le lever héliaque devait se produire pendant le mois, faute de quoi une rectification du calendrier était envisagée et de temps à autre il y avait une année de 13 mois.
C’est au 6ème siècle avant J.-C. que les astronomes néo-babyloniens trouvèrent une solution définitive. Comme 235 mois lunaires correspondaient à 19 années solaires, les astronomes décidèrent que les années : 1, 3, 6, 9, 11, 14 et 17 du cycle de 19 ans comporteraient un mois en plus. L’astronome grec Méton introduisit cette notion en Grèce au 5ème siècle avant J.-C.
Dans son traité Mul Apin donne une division en 18 constellations zodiacales que traverse la Lune, constellations dans lesquelles on retrouve certains noms des signes du zodiaque actuel.
La tablette Mul Apin énumère les « dieux qui se tiennent sur le chemin de la Lune, et dans le voisinage desquels la Lune, au cours du mois, passe et les touche ». Il dit aussi que le Soleil, Jupiter, Vénus, Mars, Mercure et Saturne suivent le même chemin.
- Les Pléiades
- Le Taureau du ciel (le Taureau)
- Le vrai berger d’Anu (Orion)
- Le vieil Homme (Persée)
- L’aurige
- Les grands Jumeaux (les Gémeaux)
- Le crabe (le Cancer)
- Le Lion (le Lion)
- Le sillon (la Vierge)
- Les plateaux du Ciel (la Balance)
- Le Scorpion (le Scorpion)
- Le grand Père ou l’Archer (le Sagittaire)
- Le bouc-poisson (le Capricorne)
- Le Géant (le Verseau)
- Les Queues
- La grande Hirondelle (les Poissons)
- La déesse Anunitum
- Le Journalier (le Bélier)
La naissance des signes du Zodiaque
Il semble que ce soit à la frontière mésopotamienne-grecque, au 6ème siècle avant J.-C., lors de la triple conjonction Pluton Neptune et Uranus (phénomène très rare), que le zodiaque ait pris naissance. A cette époque il y a eu une influence réciproque entre les Mésopotamiens et les Grecs.
Il y a d’abord l’établissement de douze constellations inégales le long de l’écliptique. Ensuite on divise l’écliptique en douze parties égales qui conservent les noms des 12 constellations. Les 12 signes tropicaux sont nés.
Nous remarquerons qu’ils n’avaient pas tenu compte de la constellation du Serpent Terre.
Les grecs vont hériter au terme de cette période particulièrement créatrice d’un zodiaque à 12 signes qui comporte tous les signes à l’exception du Bélier et de la Balance. D’autres éléments de l’astrologie mésopotamienne vont être assimilés par les Grecs tel que la notion d’exaltation, la notion de termes et celle des décans.
Mais c’est seulement dans un texte du 5ème siècle avant J.-C. que l’on trouve pour la première fois clairement les douze signes du zodiaque.
Les grecs vont développer la notion de maîtrise et celle d’aspect (seulement les aspects majeurs).
Un texte du 3ème siècle avant J.-C. (Phénomènes d’Aratos) atteste que le zodiaque est presque entièrement constitué et que le premier signe est le Bélier.
Toutefois certains astrologues et astronomes de l’époque placent le point vernal (0° en astrologie tropicale) à 8° du signe du Bélier, c’est le cas de l’astronome Kindinnu qui tentait de faire correspondre le mieux possible Signes et constellations.
Ce n’est que 2 siècles plus tard que les romains remplaceront « Les pinces » par « La Balance » Le nom Balance vient du fait que ce signe commence lors de l’équinoxe d’automne, il y a égalité entre la durée du jour et celle de la nuit.
Les travaux d’Hipparque sur la précession des équinoxes, vers 130 avant J.C., rendent compte de la différence entre les constellations zodiacales et les signes du zodiaque.
Hipparque qui a beaucoup écrit sur les signes, les constellations et la précession des équinoxes.
Il a notamment écrit :
Les constellations zodiacales visibles ne sont pas égales aux signes correspondants et n’occupent pas toutes l’espace qui leur est assigné ; certaines sont moins étendues que le signe correspondant, d’autres bien plus étendues, comme par exemple la constellation du Cancer qui n’occupe même pas le tiers de son signe tandis que la constellation de la Vierge empiète sur le signe du Lion et de la Balance, et que le méridional des deux Poissons est presque en entier dans le signe du Verseau ».
Il met en évidence que le point gamma (point vernal) fait débuter le zodiaque à 0° Bélier, Ptolémée, à la suite d’Hipparque, va lui aussi commencer sans aucune hésitation le zodiaque à 0° Bélier lors de l’équinoxe de printemps.
Ceci est une conception totalement différente de l’astrologie en Inde qui ont une astrologie dont les références sont principalement les étoiles et donc se servent du calcul de la précession des équinoxes pour définir l’emplacement des Signes. Ces 2 astrologies sont donc très différentes et les règles de l’une ne fonctionnent absolument pas chez l’autre
Si ceci vous intéresse, vous pouvez approfondir la question dans le livre "Origine et histoire du zodiaque" d’Yves Lenoble à commander sur le site http://www.sephermes.com/
Qu’appelle-t-on constellation ?
Une constellation est un ensemble d’étoiles qui vues de la terre semblent être proches les unes des autres. Certaines civilisations les ont reliées par des lignes imaginaires, traçant ainsi différentes images dans le ciel.
Actuellement, l’Union astronomique internationale divise le ciel en 88 constellations avec des frontières précises, afin que chaque étoile appartienne à une constellation. Elles sont basées sur la tradition hellénique et préhellénique, transmise à travers l’ère médiévale.
Qu’est-ce que le zodiaque ?
La trajectoire apparente du soleil dans le ciel s’appelle l’écliptique, le long de l’écliptique il y a une bande de 8° d’arc de part et d’autre qui forme le zodiaque.
Cette bande est découpée en 12 partie égales de 30° chacune avec comme départ l’équinoxe de printemps, c’est-à-dire le moment où le Soleil est en conjonction avec l’équateur céleste et donc juste au-dessus de l’équateur terrestre.
Comme vu précédemment, c’est plus ou moins 600 ans avant Jésus-Christ des astrologues ont découpé le ciel en 12 parties égales de 30° appelé « signes du zodiaque ». Les signes ont pris le nom des constellations qui à cette époque étaient plus ou moins derrière.
Si l’on regarde la bande zodiacale, elle traverse 13 constellations.
Ces constellations sont :
- – La constellation du Bélier
- – La constellation du Taureau
- – La constellation des Gémeaux
- – La constellation du Cancer
- – La constellation du Lion
- – La constellation de la Vierge
- – La constellation de la Balance
- – La constellation du Scorpion
- – La constellation du Serpentaire
- – La constellation du Sagittaire
- – La constellation du Capricorne
- – La constellation du Verseau
- – La constellation des Poissons
Ces constellations sont toutes de grandeurs différentes, et quelques fois elles se chevauchent.
Les signes sont au nombre de 12, la constellation du Serpentaire n’a pas été retenue, pourquoi ? Nous y reviendrons un peu plus tard, mais vous verrez que l’image du ciel avec les constellations et l’écliptique vous éclaireront sur ce sujet.
Qu’en était-il de la position du zodiaque tropical par rapport aux constellations lors de sa création +/- 600 ans avant J-C ?
Nous allons regarder la position du Soleil dans les constellations lors de son entrée dans les différents signes à l’époque de la création des signes c’est-à-dire environ 600 ans avant J.-C. et ceci grâce à un programme open source que vous pouvez télécharger gratuitement sur www.stellarium.org
Position du Soleil 600 ans avant J.-C. lors de l’entrée du Soleil dans le signe du Bélier
Lors de l’équinoxe de printemps, c’est-à-dire le 0° Bélier en astrologie tropicale, on constate que le Soleil était pratiquement sur ma même longitude que la première étoile de la constellation du Bélier et que la constellation des Poissons empiète un peu sur celle du Bélier. Mais environ 200 ans plus tard, l’astrologue Kindinnu plaçait le point vernal à 8° Bélier, afin de mieux faire correspondre signes et Constellations. C’est pourquoi, à cette époque certains astrologues utilisaient le Zodiaque où le point vernal était à 0° Bélier et d’autres où le point vernal était à 8°.
Position du Soleil en 600 avant J.-C. lors de l’entrée du Soleil dans le signe du Taureau
Lors de l’équinoxe d’automne, le Soleil était encore pour quelques jours dans la constellation de la Vierge, mais vous constaterez par vous-même que la constellation de la Vierge est très grande et celle de la Balance très petite.
Position du Soleil en 600 avant J.-C. lors de l’entrée du Soleil dans le signe du Scorpion
Le Soleil était situé au début de la constellation du Scorpion
Position du Soleil en 600 avant J.-C. lors de l’entrée du Soleil dans le signe du Sagittaire
Le Soleil était au début de la constellation du Sagittaire
Position du Soleil en 600 avant J.-C. lors de l’entrée du Soleil dans le signe du Capricorne
Lors du Solstice d’hiver, le Soleil était au début de la constellation du Capricorne
Position du Soleil en 600 avant J.-C. lors de l’entrée du Soleil dans le signe du Verseau
Le Soleil se trouvait depuis plusieurs jours dans la constellation des Poissons
Comme le disait déjà Hipparque et comme nous venons de le voir les signes ne correspondaient pas exactement aux constellations dont elles ont pris le nom.
Et qu’en est-il de la constellation du Serpentaire ?
Sur le dessin ci-dessous vous constaterez que le Serpentaire est une énorme constellation qui se trouve à côté de 3 constellations, celle de la Balance, celle du Scorpion et celle du Sagittaire.
Le Soleil traverse l’extrémité inférieure du Serpentaire, mais rien qu’en voyant l’image du ciel ci-dessous, on comprend qu’ils n’en aient pas tenu compte.
Les signes dans la pratique astrologique
Lorsque l’on analyse une planète dans un signe, on s’aperçoit que l’énergie qu’elle représente va agir à la façon du signe. Les astrologues tiennent compte de la symbolique de ce signe mais aussi de ce qui se passe dans la nature dans l’hémisphère Nord au moment où le Soleil traverse le signe.
Comme Ptolémée, Hippocrate et bien d’autres, nous utilisons l’astrologie tropicale et nous constatons qu’elle fonctionne sur le plan psychologique et sur le plan médical. Cette pratique est faite quotidiennement de façon sérieuse par des astrologues, mais aussi des médecins et des psychologues. Ceci n’a rien de commun avec les horoscopes par signe que l’on trouve dans les journaux, ceux-ci ne sont que ludiques. L’astrologie doit s’apprendre de façon sérieuse en tenant compte des règles qui ont étés établies par la recherche durant des centaines d’années en tenant compte des progrès actuels.
L’astrologie Sidérale (qui tient compte de la précession des équinoxes) pratiquée en Inde donne également de bons résultats, mais avec des techniques très différentes
